Benefactor - Journal intime d'un robot

Benefactor - Roman

Benefactor est un robot humanoïde conçu pour l’accompagnement des résidents dans les EHPAD.

Affecté aux Bleuets enchantés, sa présence modifie le comportement des pensionnaires qui trouvent en lui un compagnon attentif, compréhensif et apte à les suivre dans leurs hobbys respectifs. Quand ceux-ci sont invités à rédiger leur journal intime pour stimuler leur mémoire, Benefactor les imite.

Chapitre après chapitre, Benefactor note les étapes de son adaptation dans l’établissement, commente ses initiatives pour s’ajuster à la demande des résidents et s’interroge sur la complexité de son environnement. Il dénote une réelle personnalité qui intrigue ses concepteurs.

Entre Jeanne, 87 ans et Benefactor se noue un lien particulier. Alors que le robot cherche à trouver la place de sa propre ‘’conscience’’, la vieille dame l’initie avec douceur et l’amène à découvrir la beauté, la vie relationnelle, la religion, les sentiments, l’amitié…

Ce roman, tout en tendresse, pose la question de la relation entre l’homme et des IA de plus en plus ‘’humanisées ‘’.

 

Nombre 7 Editions, aout 2022, 128 pages, 14,50 € - 

Disponible

 

Dossier presse :   Dossier presse jose rigo benefactorAffiche benefactor

Première édition chez Sydney Laurent éditions, épuisée

 

Benefactor vd 1

Génèse de Benefactor

En 2020, j'ai découvert par hasard un ouvrage traitant des EHPAD1  (c'était bien avant que ne débute l'affaire ORPEA). Dans l'un des chapitres, il était question d'un robot mis à la disposition des résidents... Cette situation m'a intrigué, je me suis alors emparé du sujet, à ma manière... ! Et ce fut la naissance de Benefactor.

Trés vite, s'est imposée l'idée d'une relation forte entre Benefactor et Jeanne, vieille dame de 87 ans,  un peu comme l'apprivoisement de la Rose par le Renard et dans le Petit Prince de Saint-Exypéry.

1) J. Pellissier, M. Trouilloud et P. Menecier, Jeunes robots et vieilles personnes, Chronique Sociale, 2021

 

Extraits

    Extrait 1

J’avais intégré dans mes mémoires toutes les données concernant les pensionnaires de l’EHPAD : leurs visages, leurs situations familiales, leurs pathologies, le numéro de leur chambre… Sandrine me les avait présentés en incluant leurs menus travers. Dans le brouhaha de cette première rencontre, je reconnaissais chacun et l’identifiais instantanément quand il parlait.

– Benefactor, c’est laid! affirma Nathalie Simon, 87 ans, surnommée la Râleuse, car toujours à pester contre tout, restée vieille fille à s’occuper de sa mère et regrettant de n’avoir pas «vécu».

– Trouvons-lui un autre nom, réclama Cécile Plantevin, 88 ans, dévote et très pudique, maman de 9 enfants. Elle s’était donné la mission de restaurer la foi dans «notre monde en perdition».

– Pas Béné, cela ressemble trop à Benêt, répliqua Alain Derebourg, 80 ans, ancien magistrat, pointilleux sur les formulations ad hoc.

– Léon, Benedictus, Cornélius, Ami, Robot, Robotitou, Titou, Bisou, Bisounours … les propositions fusaient.

– L’adoption a l’air de fonctionner, commenta le directeur à l’adresse de Sandrine.

– En effet, ils semblent tous s’amuser comme des petits fous à lui chercher un autre patronyme.

– Goldorak, Astro, R2D2, Nemo, Nono…

– Benefactor, proposa enfin Ludovic.

– Oh oui… Dedans il y a Béné comme bon et Factor comme qui rend service, suggéra Joëlle.

– Benefactor! Benefactor! reprirent-ils tous en cœur.

Et voilà comment j’ai été débaptisé et rebaptisé Benefactor en quelques minutes.

 

 

    Extrait 2

– Mon Ami, tu veux connaitre la beauté ? Commençons! Décris-moi cette pièce.

J’ai récité ce que j’avais enregistré de manière plus ou moins consciente.

– Cette pièce est nommée salle de convivialité; elle mesure douze mètres sur dix avec une hauteur de trois mètres vingt. Le plafond est composé de plaques phoniques gris clair. Trois des murs sont peints en vert d’eau, dont l’un est percé de deux fenêtres, et le quatrième est une cloison vitrée qui donne sur un couloir. Le sol est en béton ciré gris pâle.

– C’est un peu froid comme description, mon Ami. Qu’es-tu capable de me raconter de plus?

– Un grand tableau noir a été installé récemment ainsi que trois reproductions de peintures sur les murs : L’Angélus de Millet, Les Oiseaux de Matisse et Le Baiser de Klimt.

– Bien. Maintenant, dis-moi quelle est celle que tu préfères ?

– Celle que je préfère? ai-je répété. Mais… Madame Jeanne, je ne sais pas! Pourquoi devrais-je en préférer une?

– Si tu veux entrer dans le Beau, tu es contraint de procéder à des choix entre ce que tu aimes, aimes moins ou détestes. Ce qui sera beau pour toi sera peut-être laid pour moi ou pour quelqu’un d’autre. N’espère pas parler de la beauté sans être dans le subjectif.

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